Les prémices de l’installation des Juifs du Liban remontent à l’époque biblique et elle se renforce considérablement avec l’expulsion d’Espagne et l’implantation d’une partie des exilés le long du littoral. A la fin du XIXe siècle, environ 2 500 Juifs vivaient au Liban et leur nombre croissait constamment. Après la création de l’Etat d’Israël, la communauté juive du Liban était la seule dont le nombre augmentait dans les pays arabes.
Dans la communauté de Beyrouth, on trouvait des organismes sionistes comme les Eclaireurs et Maccabi, ainsi que des athlètes locaux qui participèrent aux deuxièmes maccabiades, dirigés par le professeur d’hébreu Moshé Kamchin. En outre, des activités clandestines eurent lieu à Beyrouth et des Juifs locaux aidèrent à faire passer des Juifs en Eretz Israël depuis la Syrie, l’Irak et d’autres pays par voie maritime, aérienne et terrestre.
Shula Cohen Kishik, membre de la communauté, dirigea l’immigration de juifs libanais et de pays arabes en Eretz Israël. Entre les années 1947 et 1961, elle transmit des informations de renseignement à Israël. En 1961, elle fut arrêtée et condamnée à mort. Sous la pression internationale, sa peine fut commuée en sept ans de prison. Après la guerre des Six Jours, elle fut libérée dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers et immigra en Israël.
Après la guerre des Six Jours, l’émigration du Liban commença et, suite à la guerre civile de 1975, une très grande majorité de Juifs immigrèrent, ne laissant à Beyrouth qu’un petit nombre de Juifs.
La connexion avec Israël et le lien avec Jérusalem ne furent pas rompus au fil des ans. En plus de contribuer à l’ascension des Juifs, à la sécurité au Liban et en Israël, les Juifs prospères investirent dans l’économie du pays et dans la construction d’établissements éducatifs, dans la médecine, la culture et la religion. Ce groupe comprend les familles Safra, Sakal, Kuba et bien d’autres tout aussi célèbres. Malgré leur immense contribution autant secrète que manifeste à la construction d’Israël, les Juifs du Liban ne s’en glorifièrent jamais et conservent l’humilité qui caractérise leur communauté.