Les Juifs d’Irak, au nombre d’environ 130 000, jouèrent un rôle actif et central dans la création d’institutions irakiennes et dans le développement économique après la Première Guerre mondiale. Suite au Farhud (les émeutes de 1941) et la création de l’Etat d’Israël, la vie des Juifs devint extrêmement pénible.
Le 9 mars 1950, une loi de dénaturalisation fut promulguée, permettant aux Juifs d’Irak d’immigrer légalement et de faire leur alyah en Israël dans le cadre de l’opération Ezra – à condition de renoncer à leurs possessions et à leur citoyenneté irakienne. Ils furent contraints de quitter leur patrie de naissance comme des réfugiés démunis, privés de leurs biens économiques et culturels. La plupart immigrèrent en Israël entre 1949 et 1952. Quelque 25 000 d’entre eux arrivèrent par la Perse dans le cadre de l’immigration illégale ou avec des passeports perses. Environ 7 000 Juifs restés en Irak après la grande immigration subirent des persécutions des autorités, des emprisonnements et des tortures insoutenables, qui conduisirent la majorité à fuir l’Irak, parfois au péril de leur vie.
Les Juifs d’Irak arrivèrent en Israël munis d’une seule valise et se confrontèrent à la réalité difficile de la vie dans les camps de transit – ma’abarot –, dans des tentes et des casernes, ainsi que dans la pénurie, les moyens de subsistance étant réduits au minimum. Grâce à leur glorieux héritage – leur éducation et l’exercice de professions libérales comme le commerce, le secteur bancaire, l’orfèvrerie, le droit, la comptabilité, la pharmacie et la médecine – et aux bouleversements survenus chez les dernières générations, ils devinrent un atout humain de premier ordre dans la construction de l’Etat d’Israël.
Leur riche héritage et leur bagage culturel exceptionnel de plus de 2000 ans les a aidés à s’intégrer rapidement à la société israélienne et à se démarquer dans tous les domaines : dans les institutions gouvernementales, les forces de sécurité, l’université, la médecine, l’éducation, la religion, le droit, le commerce, le secteur bancaire et la culture.