Les quelque 120 000 Juifs qui vivaient en Egypte en 1948 ressentirent dans leur chair les trois vagues d’expulsion et d’exode, et la moitié d’entre eux immigrèrent en Israël. C’est leur amour du pays qui leur permit de faire face aux affres de l’intégration des années 1950.
Aussi, leur éducation était riche et cosmopolite, chose courante chez les Juifs d’Egypte, et ils maîtrisaient de nombreuses langues. Ce sont les jeunes gens qui vécurent l’humiliation de l’expulsion en 1956 qui devinrent les piliers de l’industrie, de l’économie et de la culture du pays, et plusieurs furent lauréats du Prix d’Israël, chacun dans leur domaine.
En voici quelques exemples : le Dr David Harari, qui inventa pour Israel Aerospace Industries le premier drone du monde, entraînant dans son sillage beaucoup de fierté et de prestige pour Israël ; Ovadia Harari, qui dirigea la production de l’avion Lavi ; Victor Medina, directeur général du ministère des Finances, économiste et parmi les plus grands banquiers du pays, ainsi que le magnat de l’hôtellerie, Eli Papouchado. Dans le domaine de la culture sous toutes ses formes, les auteures primées se démarquèrent : Ronit Matalon et Orly Castel-Bloom ; puis la chanteuse Lilith Nagar, le comédien du groupe HaGashash, Shaïke Levi, Yosef Bar-El, pd-g de l’Autorité israélienne de radiodiffusion et bien d’autres. Dans le domaine médical, rappelons que les ophtalmologistes nés en Egypte créèrent les premiers départements d’ophtalmologie en Israël, et dans le domaine de l’académie, le professeur Ezra Talmor ouvrit le premier cours de philosophie à l’université de Haïfa.
Les membres de la communauté étaient aussi des partenaires à part entière dans l’établissement et la création de kibboutzim tels que Bror Hayil, Nahshonim, Kfar Aza, Ein Shemer, ainsi que des moshavim comme Kfar Aviv, Emunim ou d’autres encore.
Dans le sport également, des membres de la communauté marquèrent l’histoire : des joueurs de l’équipe de basket-ball Maccabi Alexandrie, qui immigrèrent en 1951, rejoignirent Hapoel Ein Harod et contribuèrent à des exploits impressionnants en Israël et en Europe. Pour leur part, d’autres athlètes représentèrent dignement Israël aux jeux Olympiques d’Helsinki.
Enfin, dans les relations publiques, la communauté s’est honorablement fait représenter avec notamment Ora Herzog ou Suzy Eban qui, par leur magnanimité et leur action, ont été de dignes ambassadeurs d’Israël dans le monde.
Leur retour à Sion et leur installation en Eretz Israël est pour nous une bénédiction