L’élite rabbinique d’Algérie a vu dans la création de l’Etat d’Israël l’accomplissement des prophéties rédemptrices. Même parmi les Juifs algériens qui s’installèrent en France, la symbiose se poursuivit avec l’affinité religieuse kabbalistique et Eretz Israël, entre les plus grands sages d’Algérie et le sionisme religieux.
La guerre des Six Jours (1967) déclencha un élan messianique et un enthousiasme spirituel sans précédent parmi les Juifs algériens installés en France et à partir de ce moment, la centralité d’Israël se précisa ainsi que son identification avec l’entité juive comme pays dont la survie était essentielle en soi et pour le peuple juif. Les Algériens en France connurent un flux continu d’immigration vers l’Etat d’Israël. La communauté comptait environ 50 000 Juifs qui s’intégrèrent à la communauté francophone du pays.
Les immigrants d’Algérie, à l’instar des autres Juifs d’Afrique du Nord, contribuèrent au renouveau de l’Etat et à son développement dans maints domaines : dans les colonies rurales et agricoles, comme pionniers ; dans les kibboutzim, qui intégrèrent de nombreux membres de mouvements de jeunesse socialistes en Algérie et dans les activités d’implantation urbaine du nord au sud, durant les années qui suivirent la guerre des Six Jours.
Cette alyah offrit également sa contribution dans les domaines de la culture juive, la spiritualité, l’université, la science, l’industrie de la défense et l’économie israélienne. Les figures de rabbins, de spécialistes de la Bible et de physique nucléaire, des personnalités publiques, des enseignants et des activistes de l’Organisation sioniste mondiale sont nombreux à avoir participé aux opérations des grandes immigrations en Israël.
Une contribution particulièrement remarquable est celle de Charles Attali. En France, son activité scientifique se révéla extrêmement fructueuse. Il dirigea le projet Diamant dont l’objectif principal était de créer le premier lanceur de satellites. En 1965, le président français Charles de Gaulle lui décerna pour cet accomplissement le prestigieux insigne de la Légion d’honneur pour son importante contribution à la sécurité de la France. Puis Charles Attali, en signe de contestation de la politique d’embargo initiée par de Gaulle, immigra en Israël en 1970. Moshé Arens, alors vice-président d’Israel Aerospaces Industries, fit appel à lui, sa réputation l’ayant précédé, et le nomma responsable de projets d’envergure liés à la sécurité. Il fut notamment à la tête du développement du projet des drones (avions sans pilote). Il reçut ainsi un prix du ministère de la Défense et son immigration en Israël influa sur la décision d’autres ingénieurs juifs français de faire leur alyah. En mission pour le gouvernement, Attali se rendit en France entre 1983 et 1985 pour recruter des esprits et des ingénieurs juifs talentueux et ils intégrèrent l’industrie aérospatiale dans des postes à responsabilité.